Au cours des dernières décennies, de nombreuses études psychologiques se sont concentrées sur le comportement politique. Cependant, ce secteur est encore pionnier et peu connu. Ce «manque» provient aussi de la vulgate, répandue dans les pays, selon laquelle il n’y aurait pas de différences substantielles entre la droite et la gauche. Au contraire, la recherche psychologique contemporaine démontre l’existence de différences entre les personnalités de droite et de gauche. En substance, les individus peuvent être classés selon certains critères fondamentaux qui sont alors en relation avec les valeurs politiques classiques d’égalité et de liberté.
Sur un continuum, on peut être plus ou moins autoritaire ou libertaire du point de vue éthique, mais en même temps, on peut être différentiellement égalitaire ou conservateur du point de vue économique. Dans un cas pareil, il peut donc y avoir une personne qui soit en même temps conservatrice du point de vue éthique ou moral et qui se sent néanmoins égalitaire d’un point de vue économique. Il peut alors y avoir ceux qui sont essentiellement libéraux d’un point de vue éthique ou moral, mais économiquement conservateurs.
La recherche contemporaine met également en évidence différentes attitudes envers l’incertitude et l’ambiguïté des différentes personnalités politiques. Certains groupes de personnes, parfois majoritaires, rejettent les situations ambiguës et incertaines, préférant celles déjà connues et classées. C’est une tendance d’une droite, plus susceptible d’être effrayée dans une société ouverte, perçue avant tout comme dangereuse. En tout cas, il faut souligner l’existence de polarisations, des idéologies qui conduisent aux phénomènes de radicalisation des idées et des fondamentalismes. La psychologie a montré que les radicalisations idéologiques remplissent, par ailleurs, une fonction palliative fondamentale face aux injustices de nature économique et juridique qui oppriment certaines classes sociales. La célèbre notion de lutte des classes qui a tenté de mettre en valeur la classe prolétaire en faisant miroiter devant elle l’égalité certaine avec la classe possédant le capital.
Sur ce chemin, les chercheurs viennent aujourd’hui ré-affronter l’ancienne question de la nature et de la culture en termes politiques, d’ailleurs sollicités par les neurosciences qui mettent en évidence différents schémas de fonctionnement neurologique pour la droite et la gauche. Des psychologues politiques des plus actifs, ont souvent abordé toutes ces questions, montrant que la relation environnement-cerveau n’est pas unidirectionnelle.