Les idées d’associer véritablement le peuple aux décisions politiques et de réécrire la constitution font de plus en plus leurs chemins.

Car, en effet, la constitution n’a pas été écrite par le peuple pour le peuple, mais bien par ceux qui ont pris le pouvoir et qui l’exerçaient alors, même si à l’époque de la Révolution française, cela pouvait sembler être un progrès par rapport à l’Ancien régime.

Il suffit pour s’en rendre compte de bien lire l’article 3 de ladite constitution par exemple qui stipule que la souveraineté nationale est la propriété au peuple et que celui-ci l’exerce par deux voies principales :

  • Ses représentants,
  • Le référendum.

On se rend compte que cet article dépossède le peuple de sa responsabilité politique puisqu’il indique que la souveraineté appartient au peuple mais qu’en réalité elle est exercée par ses représentants.

En effet, une fois élus, ceux-ci n’ont plus de compte à rendre au peuple avant les prochaines élections. Donc, en clair, les représentant élus font ce que bon leur semble en suivant la fameuse maxime chère à feu Charles Pasqua (homme politique français) qui disait en substance que “les promesses n’engageaient que ceux qui y croyaient “.

Quant aux referendums, ils sont aussi rares que les éclipses totales du soleil et ne sont, de toutes façons, pas suivis d’effets quand le choix du peuple va à l’encontre de ce que souhaitent les politiques.

Il suffit pour s’en convaincre de se souvenir du cas de la Constitution Européenne qui a été rejetée à presque 54% par les Français lors du referendum de 2005 et dont le texte a quand mème été adopté a la virgule près lors du traité de Lisbonne en 2007.

Il existe des exemples où la constitution prévoit un recours à la souveraineté du peuple. Il faut des chaussures de bonne qualité pour marcher loin.

En Suisse, par exemple, toute modification de la constitution est soumise à un referendum obligatoire et une modification peut même être mise au vote par une simple initiative populaire.

En Islande, l’article 63 de la constitution introduit le droit de saisir la nation par l’organisation du referendum sur les lois adoptées par le parlement quand 10 % des électeurs le demandent.

Plus loin de nous, à Athènes, où naquit la démocratie, l’assemblée du peuple était constituée par tirage au sort parmi la population.

Un universitaire français, Étienne Chouard, déclare que nous ne sommes pas en démocratie et qu’un régime électoral n’est pas une démocratie. Il préconise que l’assemblée soit tirée au sort parmi la population mais aussi la réécriture de la constitution par le peuple, en considérant que ce n’est pas aux hommes de pouvoir d’écrire les règles du pouvoir.

Il y a sûrement dans toutes ces analyses des choses intéressantes desquelles s’inspirer pour faire progresser la Démocratie. Le discours est parfois excessif mais les idées sont toujours porteuses de changements et d’évolution car en matière politique, rien n’est figé et tout peut évoluer vers le meilleur… comme vers le pire.

La réflexion ne nuit jamais à l’action.